Principe de la réduction mammaire :

L’hypertrophie mammaire est définie par un volume des seins trop important par rapport à sa morphologie. Cet excès de volume est en général associé à un affaissement des seins (ptose) et à un certain degré d’asymétrie.

Elle implique presque toujours un retentissement physique (douleurs dorsales, gêne pour la pratique des sports, difficultés vestimentaires) et psychologique.

L’intervention chirurgicale a pour but la réduction du volume des seins, la correction de la ptose et d’une éventuelle asymétrie, afin d’obtenir deux seins harmonieux.

Projet thérapeutique :

Au cours de votre première consultation de chirurgie esthétique et plastique, nous déterminerons en fonction de votre physionomie et de vos désirs : l’emplacement des cicatrices, le volume à réduire et la taille de soutien-gorge post-opératoire souhaitée.

Les cicatrices ont le plus souvent la forme d’un T inversé avec une cicatrice péri-aréolaire, une cicatrice verticale dans le galbe du sein et une cicatrice horizontale dans le pli sous-mammaire.

L’intervention de réduction mammaire peut être réalisée à partir de la fin de la croissance et pendant toute la durée de la vie.

Intervention :

L’opération de réduction mammaire s’effectue sous anesthésie générale classique durant laquelle vous dormez complètement. Elle dure entre 2 et 3 heures et nécessite une hospitalisation de 24 heures.

L’intervention réalise l’ablation du tissu glandulaire en excès. On conserve un volume en harmonie avec votre silhouette. Ce volume résiduel est ascensionné, concentré et remodelé. Il faut ensuite adapter l’enveloppe cutanée, ce qui impose de retirer la peau en excès de manière à assurer une bonne tenue et un bon galbe aux nouveaux seins. Un drainage est mis en place. En fin d’intervention, un pansement modelant par bandes élastiques est confectionné.

Réduction mammaire pour hypertrophie (400 g par sein)Réduction mammaire pour hypertrophie (450 g par sein)

Suites opératoires habituelles :

Après l’opération de réduction mammaire pour hypertrophie, le pansement et le drainage sont retirés au bout de 24 heures. Ils sont remplacés par un pansement plus léger et un soutien-gorge de sport assurant une bonne contention des seins. Le port de ce soutien-gorge est conseillé pendant environ un mois, nuit et jour.

Les suites opératoires sont en général peu douloureuses, ne nécessitant que des antalgiques simples. Un gonflement (œdème) et des ecchymoses (bleus) des seins ainsi qu’une gêne à l’élévation des bras sont fréquemment observés.

Vous serez revu régulièrement en consultation afin de gérer les différentes étapes postopératoires. Les fils de suture seront retirés au bout d’un mois. Un arrêt de travail de 15 jours est particulièrement recommandé ainsi qu’un arrêt des activités sportives de 2 mois.

Le résultat esthétique définitif ne peut être apprécié qu’un an après l’intervention : la poitrine a alors le plus souvent un galbe harmonieux, symétrique ou très proche de la symétrie, et naturel. Au-delà de l’amélioration locale, cette intervention a en général un retentissement favorable sur l’équilibre du poids, la pratique des sports, les possibilités vestimentaires et l’état psychologique.

Le sein opéré est un sein qui reste naturel et sensible, notamment aux variations hormonales et pondérales. Une grossesse ultérieure est bien évidemment possible ainsi qu’un allaitement, mais on conseille d’attendre au moins 2 ans après l’intervention.

Le risque de survenue d’un cancer n’est pas augmenté par cette intervention. Le produit de résection glandulaire bénéficie systématiquement d’un examen histologique.

Complications envisageables :

  • Un hématome peut nécessiter un geste d’évacuation.
  • La survenue d’une infection peut nécessiter un traitement antibiotique et parfois un drainage chirurgical.
  • Une nécrose de la peau ou de la glande, en fait rarement observée avec les techniques modernes, peut être responsable d’un retard de cicatrisation voire d’une perte partielle ou totale de l’aréole.
  • Les accidents thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire), bien que très rares dans cette intervention, sont parmi les plus redoutables et nécessitent des mesures préventives (bas de contention, lever précoce).
  • Des altérations de la sensibilité de la plaque aréolo-mamelonnaire sont possibles, mais elles se normalisent le plus souvent sous 6 à 18 mois.
  • Il peut persister une asymétrie des seins qu’il s’agisse du volume, de la hauteur, de la taille ou de l’orientation des aréoles.
  • Il est possible que les cicatrices aient une évolution défavorable avec la survenue de cicatrices hypertrophiques voire chéloïdes nécessitant des traitements locaux spécifiques.

Source : Dr Mathieu Piquet – Mise à jour le 15/03/17