Principe :

Une plastie mammaire d’augmentation consiste à corriger un volume des seins jugé insuffisant (petits seins depuis la puberté, suites d’un amaigrissement ou d’un allaitement, asymétrie) par la mise en place d’implants derrière la glande mammaire.

Les implants mammaires utilisés sont constitués d’une enveloppe en élastomère de silicone et d’un produit de remplissage (gel de silicone ou sérum physiologique). Leur surface est lisse ou texturée. Le recul de leur utilisation en France est actuellement de 50 ans.

Projet thérapeutique :

Au cours de votre première consultation, nous déterminerons en fonction de votre physionomie et de vos désirs : l’emplacement de la cicatrice (péri-aréolaire, sous-mammaire ou axillaire), la situation de la prothèse par rapport au muscle grand pectoral (en avant ou en arrière), la forme (ronde ou anatomique), le profil (bas, standard ou haut) et la taille de la prothèse.

Dans certaines situations particulières (ptose mammaire associée, asymétrie et/ou malformation des seins), il pourra être proposé un geste de plastie mammaire ce qui implique une rançon cicatricielle plus importante (périaréolaire, verticale, en « T »).

Intervention :

L’implant mammaire est introduit par une incision située selon la voie d’abord choisie : sur l’aréole, dans la région de l’aisselle ou dans le pli sous mammaire. Une loge est aménagée par décollement en avant ou en arrière du muscle grand pectoral dans laquelle la prothèse est implantée. Un drainage est parfois mis en place. En fin d’intervention, un pansement modelant par bandes élastiques est confectionné.

L’opération d’augmentation mammaire s’effectue sous anesthésie générale classique durant laquelle vous dormez complètement. Elle dure environ une heure et nécessite une hospitalisation de 24 heures. L’intervention est également réalisable en ambulatoire.

Prothèses mammaires Avant/Après

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Suites opératoires habituelles :

Après une augmentation mammaire par prothèses, le pansement et le drainage sont retirés dès le lendemain de l’intervention. Ils sont remplacés par un pansement étanche permettant de prendre une douche et un soutien-gorge de sport assurant une bonne contention des seins. Le port de ce soutien-gorge est conseillé pendant environ un mois, nuit et jour.

Les premiers jours sont marqués par des sensations de tension musculaire et des douleurs répondant aux antalgiques simples (notamment en cas d’implantation derrière le muscle). Un œdème va s’installer au cours de la première semaine augmentant le volume des seins. Des ecchymoses peuvent apparaître.

Vous serez revu régulièrement en consultation afin de gérer les différentes étapes postopératoires. Les fils de suture seront retirés au bout de 3 semaines. Un arrêt de travail de 8 à 10 jours est particulièrement recommandé ainsi qu’un arrêt des activités sportives de un à deux mois.

Le résultat esthétique définitif ne peut être apprécié qu’à partir du troisième mois, délai nécessaire à la disparition de l’œdème, à l’assouplissement des seins et au positionnement des prothèses.

Complications envisageables :

  • Un hématome peut nécessiter un geste d’évacuation.
  • La survenue d’une infection peut nécessiter un traitement antibiotique et parfois la dépose temporaire des prothèses (pendant 6 mois).
  • Une diminution ou une exacerbation de la sensibilité de la plaque aréolo-mamelonnaire est possible, mais elle se normalise le plus souvent sous 6 à 18 mois.
  • Il est possible que les cicatrices aient une évolution défavorable avec la survenue de cicatrices hypertrophiques voire chéloïdes nécessitant des traitements locaux spécifiques.
  • L’apparition de plis ou de vagues palpables voire visibles dépend essentiellement de l’épaisseur des tissus recouvrant l’implant et du type de prothèse utilisé.
  • La formation d’une capsule fibreuse autour de l’implant est une réaction normale de l’organisme. Cette réaction à corps étranger visant à isoler la prothèse est parfois amplifiée de façon pathologique entraînant la formation d’une coque fibreuse. Il peut en résulter un simple raffermissement du sein jusqu’à la contracture capsulaire responsable d’un petit sein rond, dur et douloureux nécessitant une réintervention (capsulotomie).
  • La rupture de l’implant (le dégonflement en cas de prothèse en sérum physiologique) survient à la suite d’une altération de l’enveloppe de la prothèse (phénomènes d’usure, traumatisme violent). Le plus souvent, le gel de silicone est contenu dans la capsule fibreuse (rupture intra-capsulaire) et il n’y a alors aucune traduction clinique mais cette fuite peut favoriser la survenue d’une coque péri-prothétique. Rarement, le gel peut s’échapper de la capsule fibreuse (rupture extra-capsulaire) et entraîner des réactions inflammatoires du sein (siliconomes).

Vivre avec des prothèses mammaires :

Elles ne contre-indiquent aucune activité sportive. On évitera cependant les sports de contact. La plongée sous-marine et les vols en avion ne posent aucun problème.

Le port journalier d’un soutien-gorge reste conseillé pour maintenir les seins cependant il faut éviter les armatures qui peuvent créer des micro-traumatismes sur les implants.

La mise en place d’implants derrière la glande mammaire ne semble pas avoir de retentissement sur l’allaitement. Seule la cure de mamelons ombiliqués par section des canaux galactophores rend celui-ci impossible.

Les implants mammaires n’augmentent en rien le risque de survenue d’un cancer du sein. Le dépistage doit être réalisé comme pour la population générale. Il faut s’adresser de préférence à un radiologue spécialisé et habitué aux prothèses mammaires.

Enfin, si les implants n’ont pas à priori une durée de vie limitée, nous conseillons un changement de prothèses tous les 10 ans. Une femme jeune aura donc plusieurs changements de prothèses au cours de sa vie.

Source : Dr Mathieu Piquet – Mise à jour le 15/03/17