Motif de consultation fréquent, la ptôse mammaire ou chute des seins a pour traitement habituel le lifting des seins ou mastopexie. Dans certains cas cependant, on peut traiter cette ptôse par l’utilisation de prothèses mammaires. Je vous propose ici d’en comprendre les indications.
La ptôse mammaire se définit par la distance entre le sillon sous-mammaire et le point le plus bas du sein. Normalement, la ptôse est inexistante et cette distance est égale à 0 cm.
Chute des seins en deux exemples
Quand la ptôse mammaire ou la chute des seins dépasse 3 cm
Lorsque celle-ci dépasse 3 cm, une mastopexie est indiquée. Elle consiste en une plastie cutanée qui permet de retirer la peau distendue et un remodelage glandulaire pour obtenir un sein regalbé. Les avantages principaux de cette intervention sont la reconstitution d’un sein très naturel, l’éventuelle réduction de volume et un maintien du résultat dans le temps. En effet, un sein opéré chute beaucoup moins dans le temps que le sein natif du fait de la résection cutanée et de la cicatrisation profonde sur la cage thoracique. Son inconvénient principal est la présence de cicatrices péri-aréolaire et en « T » inversé sur le sein. Même si ces cicatrices sont souvent peu visibles avec le temps, elles doivent être acceptées.
Sur cette photo, vous pouvez voir l’indication habituelle d’un lifting de sein chez une patiente de 35 ans avec une ptôse mammaire à 3 cm. L’excédent cutané est prédominant et le volume est suffisant pour regalbé le sein avec une forme très naturelle. Dans ce cas, la glande mammaire est conservée en totalité, l’excision est uniquement cutanée.
Quand la ptôse mammaire ou la chute des seins se situe entre 1 et 2 cm
Pour les petites ptôses entre 1 et 2 cm associées à un sein vidé avec en particulier une perte de galbe de la partie supérieure du sein, la ptôse mammaire peut être traitée par la mise en place de prothèses mammaires. Les implants doivent alors être posés en arrière de la glande mammaire pour faire corps avec celle-ci. En effet, des implants rétro-musculaires ont pour conséquence à long terme une dissociation entre la glande et la prothèse du fait que la ptôse continue à évoluer et que l’implant est retenu par le muscle. Il faut choisir des implants anatomiques pour leur forme et de préférence en polyuréthane pour leur adhérence au tissu et leur souplesse à long terme. Les avantages principaux des prothèses sont le remplissage des seins vidés, le redressement du sein et l’absence de cicatrice (seule une cicatrice sous-mammaire peu visible est nécessaire). Cette technique doit cependant être réservée à des indications précises. En effet, si la ptôse est trop importante ou le sein est trop volumineux, le résultat esthétique peut être déplorable.
Sur cette photo, une patiente de 39 ans présente des seins vidés après plusieurs grossesses avec une ptôse de 1,5 cm. La mise en place de prothèses mammaires anatomiques polyuréthane de 275 cc permet de redresser le sein et de le remplir à nouveau. A noter que la ptôse n’est pas corrigée comme dans l’exemple précédent puisqu’il n’y a pas d’excision cutanée.
Enfin, pour être complet, l’association des 2 techniques (lifting des seins + prothèses) doit être abandonnée. Si cette technique est séduisante, l’expérience montre que la ptôse récidive toujours. Quand on revoit les patientes 3 ans après, les prothèses sont placées comme si l’on n’avait pas corrigé la ptôse, les cicatrices en plus ! Ceci s’explique par le fait que l’implant interposé entre la glande mammaire et le plan profond empêche l’accolement qui permet au sein de « s’accrocher ».
Dans tous les cas, le choix entre ces techniques dépend du désir de chacune, de l’acceptation des cicatrices ou de celles des prothèses.
Source : Dr Mathieu Piquet – Date : 17 juillet 2017