Rides frontales : toxine botulique ou chirurgie des paupières supérieures ?

Photo de Andrea Piacquadio provenant de Pexels

Comment réduire les rides frontales ?

Pourquoi avons-nous des rides sur le front ?

Le vieillissement cutané entraîne une chute de l’ensemble des volumes du corps vers le bas : bas-joues, plis du cou, chute des seins, plis de l’abdomen, froissé cutané de la face interne des bras et des cuisses… Seules les rides du front sont le fait d’un mouvement vers le haut par une contraction du muscle frontal.

Comment expliquer cela ?

En réalité, les rides frontales sont dues au vieillissement des paupières supérieures. En effet, la paupière supérieure est la seule paupière mobile. Les paupières inférieures sont fixes. Du fait de milliards de battements de paupière, celle-ci a tendance à se distendre avec l’âge. Cela créé un excès cutané qui se porte progressivement sur le rebord ciliaire. Cet excès est responsable d’une gêne et cette gêne est compensée progressivement par une hypertonie* reflexe du muscle frontal. C’est cette hypertonie du muscle qui créé des dépressions à la jonction des faisceaux musculaires. Avec le temps, les plis se fixent créant des rides profondes permanentes qui suivent la forme et l’anatomie du muscle.

* Hypertonie : exagération permanente de la contraction (tonus) d’un muscle.

Comment traiter les rides du front ?

La méthode la plus simple pour traiter les rides du front est d’utiliser la toxine botulinique (BOTOX®). L’injection de faibles doses dans le corps du muscle frontal entraîne un blocage de la contraction musculaire en empêchant la transmission neuromusculaire. Le muscle se détend, il n’y a donc plus de pression sur la peau sus-jacente et au bout d’un certain temps, si les injections sont répétées de façon semestrielle, les rides disparaissent et le front retrouve sa jeunesse. Contrairement à une idée reçue, le front n’est pas figé, il est détendu.

Cependant, cette hypertonie que nous venons de corriger avec la toxine est une réaction réflexe à l’excédent cutané des paupières supérieures comme nous l’avons expliqué plus haut. Alors certains patients ont l’impression d’avoir les paupières qui chutent ou qui sont lourdes après la séance de toxine ce qui peut constituer une nouvelle gêne. En réalité, l’excès cutané est déjà existant mais n’est plus compensé par l’hypertonie frontale.

Indication de blépharoplastie supérieure.

La visibilité des rides du front pousse à la consultation pour un traitement par la toxine botulique. Mais l’examen des paupières supérieures est indispensable. Car si l’excès cutané est important, la réalisation d’une blépharoplastie supérieure avant le traitement par toxine botulique évitera les gênes secondaires par défaut de compensation.

A noter également que la chirurgie des paupières supérieures en supprimant l’excès cutané peut supprimer également la réaction réflexe d’hypertonie musculaire et donc diminuer les rides frontales. On attend en général 3 mois après la blépharoplastie pour savoir si l’injection de toxine est nécessaire ou non.

Dans tous les cas, le choix des techniques dépend du désir de chacun encadré lors de la consultation médicale par une information sur les mécanismes du vieillissement.

Source : Docteur Mathieu Piquet – Date : 26 septembre 2021